L'histoire de Fontgombault

L'époque préhistorique : 

Des traces de vie humaine, datant de plusieurs millénaires avant notre ère, ont été retrouvées sur ce territoire. De grandes quantités de silex taillés ou polis, remontant au paléolithique ou au néolithique, y ont été découverts. Il est probable que cet outillage provenait du très important foyer préhistorique des Roches, situé à moins de deux kilomètres du bourg de Fontgombault.

L'époque gallo-romaine : 

Plusieurs pièces romaines d'or et d'argent ainsi que des débris de tuiles et deux meubles retrouvés dans les dépendances de l'Abbaye, attesteraient de l'existence de quelques maisons datant de l'époque gallo-romaine. Sur la rive droite de la Creuse, il existait une voie romaine reliant Tours au Blanc, via Tournon-Saint-Martin et qui correspondrait sensiblement à l'emplacement de l'ancienne voie ferrée même si le tracé n'est pas exactement connu à ce jour. Le site d'un lieu de culte gallo-romain a été mis à jour en 1987 par deux archéologues. L'architecture particulière de ce temple pouvait faire penser à un petit château.

L'époque de la construction de l'abbaye : 

Le bourg de Fontgombault, comme l'Abbaye et la fontaine, tirent leurs noms de l'ermite Gombaud. Celui-ci, comme dit la légende, était un personnage de haut lignage que le dégoût des vanités du monde avait poussé à embrasser une vie de prières et de pénitences. Il s'installa au Xème siècle dans une étroite cellule dans le roc. Il s'appropria les eaux de la fontaine qui coulait au pied du rocher. Cette source est toujours utilisée pour alimenter en eau potable les habitants de la commune et se situe au niveau du déversoir sur la rive gauche de la Creuse. Sieur Gombaud fut le premier à mener une vie religieuse en ces parages. Il mourut au bord de la Creuse après l'an 1023. Il devait être un important personnage religieux pour que la vénération populaire ait attaché son nom, d'abord à la fontaine, voisine de son ermitage, puis à tout le territoire qui forma plus tard la paroisse de Fontgombault. L'histoire du bourg de Fontgombault est ensuite liée à la présence et au développement de l'abbaye bénédictine. Les premières maisons du bourg et la chapelle romane Saint-Jacques, furent construites peu après l'installation du monastère Bénédictin, fondé en 1091 par Pierre de l'Etoile.

 

Au 20ème siècle : 

Jusqu'au milieu du 20ème siècle les habitants du village vivaient essentiellement d'agriculture et d'élevage. La population était très sédentaire et ne se déplaçait pratiquement jamais. Le chemin de fer arriva pourtant à la fin du 19ème siècle et fut inauguré en 1886. Le chemin de fer fonctionnera jusqu'en 1970 environ où il cessera complètement d'exister à cause de la généralisation des automobiles et des transports routiers.

1887 : construction d'une école mixte à côté de la mairie de Fontgombault.

En 1905, Louis Bonjean, avocat à la cour d'appel de Paris, racheta la demeure monastique et ses dépendances pour la sauver d'une nouvelle destruction. Maire de Fontgombault de 1910 à 1912, décida d'utiliser les vastes locaux de l'Abbaye pour réaliser des oeuvres sociales. Il créa entre autre une école pratique de colonisation, une fabrique de boutons, des logements pour les ouvriers, un hebdomadaire, un terrain d'aviation...

L'École Pratique de Colonisation, créée en 1905 par Louis Bonjean, occupait les locaux de l'Abbaye et recevait jusqu'à 200 élèves qui pouvaient être aussi bien des pupilles de la nation des deux sexes que des handicapés. De multiples disciplines y furent enseignées : l'enseignement général mais aussi l'agriculture, la meunerie, la boulangerie, la menuiserie, la plomberie, la typographie, la musique ou encore la formation aux oeuvres, la préparation militaire et la gymnastique.

Louis BONJEAN créa et rédigea l'hebdomadaire"Le Berry" qui devint "Nos provinces" afin de soutenir le mouvement régionaliste à la fois culturel et social. Le premier congrès Régionalistes Berrichons à eu lieu en 1912 et connu un grand succès. Le journal cessa de paraître en 1914 à cause de la guerre et Louis Bonjean mourut en octobre 1914 suite à ses blessures de guerre.

1910 : arrivée du premier téléphone à Fontgombault.


Le premier congrès régionaliste en 1912
Fondée en 1910, la boutonnerie de l'Abbaye de Fontgombault a vu le jour sous forme d'une coopérative dénommée "Association Coopérative Boutonnière de Fontgombault". Elle comprenait au départ 90 membres dont 60 actionnaires. Des ouvriers qualifiés vinrent de l'Oise, de MERU pour être plus précis, pour travailler à la boutonnerie et former le personnel qui était recruté dans le pays. Les boutons étaient fabriqués à partir de la nacre des coquillages. Des machines, entraînées à la vapeur, servaient pour le lavage ou le découpage de la nacre. La fabrique se divisait en plusieurs ateliers : l'encartage des boutons, la manutention et l'expédition. Malheureusement la boutonnerie ne connut pas longtemps la réussite et péréclita à partir de 1912. L'exploitation fut reprise et poursuivie jusqu'en 1925 avec une quarantaine de personnes. Mais l'entreprise ferma tout de même ses portes en 1926 et les bâtiments furent démolis.


Un atelier de la bouteonnerie (1914)

Dans les années 1930 la commune compta jusqu'à 500 habitants et de nombreux commerçants exerçaient. Il y avait : 3 cafés, 3 épiceries, 1 boulanger, 2 boucheries, 1 tonnelier et des métiers qui ont aujourd'hui disparus comme le maréchal ferrant...

1931 : installation d'un réseau de distribution d'énergie électrique.

1937 : installation de canalisations pour l'adduction d'eau.

1952 : construction du premier bureau de poste
(même s'il existait un service analogue avant cette date).

1957 : aménagement d'un réseau d'égouts.

1971 : fermeture de l'école communale.


La rue principale du bourg (1906)

Le tourisme n'est apparu que depuis une vingtaine d'années seulement ; tout d'abord grâce à l'Abbaye puis à la Brenne. Aujourd'hui ce tourisme permet au village de retrouver un certain dynamisme qui avait disparu avec l'exode rural de la fin de la seconde guerre mondiale.

A ce jour il subsiste encore, un ancien four à chaux, qui a probablement servi à la construction de l'Abbaye et des maisons du village. Un mystère plane sur cet édifice et à ce jour il a pratiquement disparu, envahi par la végétation.


D'après les archives de la mairie et le récit des habitants de Fontgombault.